Vincent Duvignac

Vincent Duvignac, chercheur de vagues

Champion du monde ISA 2017 avec l'équipe de France, champion de France en 2016, le landais de 30 ans explore sans relâche la côte atlantique, avec l’espoir de trouver le « spot idéal »

Vincent Duvignac

Sa petite maison en bois flirte avec la dune et les embruns, le long de la bien nommée rue des Sables, au sud de Mimizan-Plage. Vincent Duvignac, 30 ans, y vit depuis plusieurs années son rêve de surf. Ni trop loin ni trop près des incontournables spots d’Hossegor et Capbreton, le champion de France 2016 profite là d’un terrain de jeu immense, avec des dizaines de kilomètres de littoral quasi désert à explorer. Une mission accomplie à 200 % dès que les conditions s’y prêtent, toute l’année. Assez pour être considéré actuellement comme le plus grand « chercheur » de vagues en France.

Rendez-vous est pris. Tôt le matin. Et avec la promesse de ne pas dévoiler la destination secrète. Routes puis chemins forestiers conduisent au pied d’une dune où l’attendent son voisin Ruddy Dupouy et son fils Noa, petit prodige Mimizanais de 13 ans. Alexandre Lesbats, un ami cameraman a fait la route de Seignosse avec l’espoir d’immortaliser la vague parfaite. Sera-t-elle, là, aujourd’hui ? « C’est chaque fois une nouvelle excitation car on ne peut jamais vraiment savoir. Même si toutes les conditions sont réunies, il reste toujours une part de mystère », répond l’expérimenté surfeur mimizanais.

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Addiction au « free surf »

Passé la dune, le spectacle est superbe. Le banc de sable, repéré quelques jours plus tôt, vient recevoir une jolie houle qui s’enroule, « comme dans mes dessins d’enfant », apprécie Duvi. « C’est ça, le free surf. Pas seulement la qualité des vagues. Certes, c’est important. Mais ce qui compte c’est l’ensemble, l’environnement, la préparation, la façon de voir les choses et d’appréhender sa journée et sa vie. C’est cette approche, très différente de celle de la compétition, qui préserve mon envie d’aller à l’eau chaque jour… »

« J’étais super flippé. Je m’accrochais fort à ma planche parce que jusqu’à l’âge de 12 ans je ne savais pas nager… »

Véritable « machine », collectionneur de tubes, l’infatigable Vincent Duvignac passe plus de trois heures à enchaîner les manœuvres. Deux jours plus tôt, le surfeur deux fois vainqueur du challenge La Nord (Hossegor) a failli s’envoler pour le Cap Vert. Le lendemain, il ira jeter un œil à La Gravière (Hossegor) et au Penon (Seignosse). Un plaisir chaque fois renouvelé. Voire un besoin. « C’est une passion et c’est peut-être aussi une addiction. Mais c’est difficile pour moi d’en parler. Je suis trop de dedans, trop accro », sourit le nouvel équipier de Rip Curl, engagé dans le projet « The Search » (en français, « la quête »).

Vincent Duvignac

« J’étais le roi des baïnes »

Heureux et fier d’avoir décroché en 2017 Biarritz un troisième titre national, l’ancien capitaine de l’équipe de France également soutenu par Reef, Freakytoys et les Laboratoires de Biarritz se souvient bien de ses premiers rouleaux. C’était sur le mini-malibu de son père, sur la plage de la Garluche (Mimizan).

Engagé très tôt dans la compétition, l’« enfant de la forêt », alors installé à Pontenx-les-Forges, raconte chaque fois sa « peur des vagues ». Des débuts au Maeva Surf Club et au collège de Mimizan, pas vraiment faciles : « J’étais super flippé. Je m’accrochais fort à ma planche parce que jusqu’à l’âge de 12 ans je ne savais pas nager… »

Deux ans plus tard, Peyo Lizarazu, le frère de Bixente, lui offre son entrée chez Quiksilver. Dès l’année suivante, le jeune Duvi devient vice-champion de France et vice-champion d’Europe, derrière un certain Jeremy Flores. « Jusque-là, je ne surfais que les baïnes et le courant de Mimizan. Je crois pouvoir dire que j’étais le roi des baïnes, mais j’avais besoin de découvrir d’autres vagues pour progresser. »

Vincent Duvignac

Trois ans dans le Top 100

Qualifié sur le tour professionnel mondial, Duvi signe quelques belles performances mais ne parvient jamais à effectuer toutes les dates. Malgré les blessures et les galères logistiques et financières, il reste trois ans dans le Top 100. La crise économique passe par là, puis il devient papa d’un petit Tom. Décision est prise de s’installer durablement à Mimizan. Et d’en faire son atout numéro 1.

Sa motivation et sa constance paient. En 2015, aux Açores, le Mimizanais décroche avec l’équipe France le titre de champion d’Europe, son « meilleur souvenir de compétition ». Il signe un nouveau contrat avec Rip Curl en janvier 2016, repart faire quelques voyages, puis s’applique à « montrer une image aussi fidèle que possible du surf », lorsqu’il tourne la publicité de la Citroën Cactus à Lisbonne.

Toujours décidé à garder un pied dans le circuit européen, « pour continuer à me mesurer à d’autres et garder de la motivation », Duvi tente à travers ses « surf trip maison » et quelques voyages improvisés (avec ou sans Rip Curl) d’«apporter quelque chose de nouveau ». « Je n’ai pas forcément le niveau de John John (Florence, l’Hawaïen champion du monde) mais il n’y pas que le surf technique. Je cherche juste à proposer des images sympas, avec un côté lifestyle différent, qui dépasse le surf à proprement dit. »

« Je cherche juste à proposer des images sympas, avec un côté lifestyle différent »

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